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1, Comprendre la peur

 

1,1, Point de vue scientifique : les circuits de la peur dans le cerveau

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Les différentes régions du cerveau intervenant dans le circuit de la peur :

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L’amygdale est au centre du circuit cérébral de la peur, elle se situe dans les deux hémisphères cérébraux de façon symétrique. Les informations sensorielles atteignent le thalamus, une région cérébrale centrale, puis sont analysées ou non, selon l'imminence et la gravité de la menace, par des structures corticales supérieures et par l’hippocampe, siège de la mémoire, avant d’être transmises à l’amygdale. Celle-ci engendre alors la réponse comportementale de l’organisme, via la sécrétion d’adrénaline.

L’amygdale est une région du cerveau se situant au centre du circuit cérébral de la peur, elle est très importante dans le décodage des émotions et notamment de celles, provenant du stimulus, susceptibles de mettre l’organisme en danger.                                                                                                     

L’amygdale est une structure quelque peu complexe. En effet, elle est composée d’environ une douzaine de sous-régions. Ces sous-régions ne sont pas toutes liées au système de réaction de la peur mais beaucoup d’entre elles possèdent des connexions y participant activement.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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L’information ou le stimulus rentre dans l’amygdale par le noyau latéral.

 

Quant à la voie de sortie de la réponse au stimulus, c’est le noyau central qui commande les réactions viscérales liées à la peur. Une fois dans l’amygdale, l’information peut « emprunter » plusieurs voies :

  • Soit celle du noyau latéral au noyau central.

  • Soit en passant par d’autres noyaux qui vont envoyer l’information au noyau central. Ces derniers sont, le noyau basal magnocellulaire ou parvocellulaire, le noyau basal accessoire ou le noyau médical.

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L’amygdale reçoit de nombreuses connexions de l’hippocampe, région se trouvant dans chaque hémisphère cérébrale du cerveau de façon symétrique (hémisphère droit, hémisphère gauche). L’hippocampe, de la même façon que l’amygdale, est composé de plusieurs unités mais les neuropsychologues ont du mal à déterminer leurs fonctions. Cependant, ces spécialistes sont certains que l’hippocampe joue un rôle important dans le stockage et la remémoration des souvenirs. L’hippocampe est également impliqué dans le traitement de plusieurs stimuli, autrement dit du contexte de situation. C’est à cause de lui et de ses liens étroits avec l’amygdale que le contexte associé à un événement traumatisant peut devenir une source d’anxiété. 

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L’amygdale est reliée au cortex préfrontal médial, celui-ci est impliqué dans le processus d’extinction de la peur conditionnée (considérée comme le principal mécanisme derrière plusieurs troubles anxieux tels que les phobies ou le stress post-traumatique). C’est le cortex préfrontal qui est à l’origine de notre réaction pour se soustraire à une situation de danger. Les connexions entre l’amygdale et le cortex préfrontal  permettent d’exercer un contrôle conscient sur l’anxiété mais cette faculté peut, paradoxalement, créer de l’anxiété en imaginant l’échec d’un scénario donné ou la présence d’un danger inexistant.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Le thalamus sensoriel est une structure du système nerveux central, il sert de « relais intelligent » dans la transmission des informations sensorielles (visuelles, auditives,…) vers le cortex cérébral. Ce thalamus est également impliqué dans les coordinations des mouvements et la motricité extrapyramidale (circuit nerveux responsable de la motricité involontaire, les réflexes par exemple). Dans le circuit de la peur, son rôle est de trier les nouvelles informations captées par le cerveau. Une émotion est alors créée dans le thalamus.

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Le cortex sensoriel ou somatosensoriel primaire est la région du cerveau vers laquelle sont transmises les informations que le corps reçoit par ses cinq sens.

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L’amygdale est également reliée à de nombreuses autres régions du cerveau (hypothalamus, septum…) mais ces dernières n’interagissent pas dans les circuits de la peur.

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Les deux circuits de la peur et les connexions neurologiques :

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Il existe deux routes que l’information du stimulus externe peut emprunter dans le cerveau : la route courte est la plus rapide mais elle est incertaine ou la route longue qui est en revanche très précise.

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La route courte ou le circuit thalamo-amygdalien passe par le thalamus et va directement vers l’amygdale. Ce circuit nous permet de nous préparer rapidement à un potentiel danger, sans pour autant savoir de quelle menace il s’agit, il nous transmet des informations plutôt floues. Dans certaines situations, les secondes gagnées par l’emprunt de ce circuit court peuvent être importantes à notre survie.

 

Pour illustrer ceci, nous pouvons imaginer une personne, se trouvant dans une pièce peu éclairée, va apercevoir une ombre. En voyant cette ombre, la personne va prendre peur en la prenant pour un autre individu. Ce n’est pas le cas, c’est un porte manteau mais la personne s’en apercevra seulement quelques secondes plus tard quand l’information sera passée par la route longue. Le circuit long analysera cette information plus en détail lors de son passage.

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En effet, l’information passant par la route la plus longue, appelée thalamo-cortico-amygdalien, est analysée par le cortex sensoriel définissant le stimulus. Cette voie est plus complexe. L’information perçue est transmise au thalamus qui la transmet à l’hippocampe. Ce dernier va la comparer avec des expériences passées puis en informer l’amygdale. Le thalamus envoie également l’information au cortex sensoriel approprié (lobe visuel, auditif...). Le cortex adapté va l’évaluer et l’envoyer à l’amygdale. Le cortex préfrontal, quant à lui, reçoit aussi l’information du thalamus et va analyser la situation et la pertinence du danger potentiel et en informer l’amygdale. Par la suite, l’amygdale enclenche les réactions corporelles de la peur.

 

Contrairement au circuit court, celui-ci est plus long nécessitant un prolongement de temps fatal en cas de véritable danger.

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Les connecteurs neurologiques de la peur :

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Face à un danger, il existe trois stratégies possibles relativement simples. Soit l’individu s’immobilise ce qui peut lui permettre de se soustraire à la détection de l’éventuel « prédateur »,  il peut également fuir ou alors opter pour la stratégie de défense active pouvant permettre l’élimination du danger et ainsi la source de la peur.

 

Dans les années 90, il a été montré, chez le rat, qu’une structure nerveuse « la substance grise périaqueducale » possède différents neurones dont la stimulation déclenche, en fonction de leur localisation, l’une des trois stratégies. Il a été proposé que la partie latérale de cette substance grise était organisée en colonnes orientées de façon antéro-postérieure avec des connexions différentes et des implications distinctes dans le contrôle des comportements de défense.

La colonne la plus dorsale permettrait la coordination d'une réaction de défense, la plus ventrale permettrait d’avoir une réaction d'immobilité et la colonne intermédiaire permettrait la fuite.

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De plus, Richard Bandler et ses collaborateurs ont collecté plusieurs données prouvant que cette organisation en colonne serait également présente chez le chat. Cette organisation étant visible chez deux espèces différentes peut laisser penser que l’ensemble des mammifères, ainsi que les Hommes, posséderaient une organisation semblable de leur substance grise périaqueducale.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Mais cette hypothèse reste très difficile à confirmer car cette structure est  très enfouie dans notre masse cérébrale et est difficilement accessible aux techniques d'imagerie chez l'Homme, à l’époque.

 

Grâce aux progrès et à plusieurs travaux réalisés chez l’Homme et l’animal, il a été montré que le rôle des structures limbiques, aussi appelé le cerveau limbique ou cerveau émotionnel, était important dans la peur et l’anxiété, entraînant un nouvel intérêt vif pour la substance grise périaqueducale.

 

Récemment, des chercheurs ont réalisé une étude révélant l’organisation des circuits nerveux qui au sein de la substance grise coordonnent les réactions de défense. Cette étude a montré que les neurones sont inhibés de petits neurones GABAergiques, eux-mêmes sous le contrôle d'une voie GABAergique, qui provient du noyau central de l'amygdale .Dans cette colonne, des neurones permettant la coordination d’une réaction d’immobilité pourraient être activés à distance par des circuits de l’amygdale s’activant dans une situation de danger.

 

De plus, il a été démontré que les inter-neurones GABAergiques locaux reçoivent une projection inhibitive de l’amygdale et glutamatergique dans la colonne latérale. Ce circuit permettrait alors d’activer les neurones GABAergiques locaux et de bloquer une réaction d’immobilité qui pourrait empêcher la fuite.

 

Ceci nous permet de mieux comprendre les circuits nerveux impliqués dans les réactions émotionnelles pouvant entraîner une réaction de défense particulière. Mais on comprend surtout mieux comment les circuits locaux permettent une réponse rapide et adaptée à la situation.

© 2018 par Chloé, Alicia et Camille. Créé avec Wix.com

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