2, Les traitements médicamenteux
2,1, Les traitements directs (antidépresseurs...)
Lors de l’hospitalisation, il existe plusieurs traitements : les anxiolytiques qui vont aider à « casser » l’angoisse et les antidépresseurs sous forme de somnifère.
Les médicaments anxiolytiques
Les médicaments anxiolytiques peuvent atténuer les manifestations d’une phobie simple lorsque le malade doit affronter la situation lui faisant peur, ils agissent donc favorablement sur l’état anxieux. Ces derniers sont de divers types chimiques, mais les plus nombreux et les plus couramment utilisés sont des benzodiazépines.
Le méprobamate est un médicament employé comme tranquillisant et a été utilisé dès 1955.
La benzodiazépine est le nom générique de diverses substances employée comme tranquillisant et utilisée dans le milieu thérapeutique en 1960. Il s’agit de molécules ayant une action neurobiologique se traduisant cliniquement par la diminution de l’anxiété et des manifestations somatiques. Leur rôle est de modérer l’agressivité, les réactions de stress et enfin l’inhibition lors des situations ressenties comme étant inquiétantes. Les anxiolytiques augmentent le taux d’acide gamma amino butyrique aussi appelé GABA.
On ne connaît pas précisément le mécanisme exact des effets anxiolytiques. On suppose que, parmi les récepteurs GABA, ce sont les récepteurs A, de sous type oméga 1, qui ont un effet anxiolytique.
Pour la plupart des benzodiazépines, ce sont des agonistes du GABA, c’est-à-dire des substances qui se fixent sur les mêmes récepteurs cellulaires que le GABA et qui produisent au moins en partie, les mêmes effets. Ce sont des acides aminés qui favorisent l’ouverture du canal Clore post synaptique. Les synapses chimiques font intervenir des neurotransmetteurs. Quand l’influx nerveux arrive à l’extrémité du neurone pré synaptique, le neurotransmetteur présent dans des vésicules synaptiques du cytoplasme est libéré par exocytose. Le neurotransmetteur se lie alors aux récepteurs présents sur la membrane du neurone post synaptique. Il déclenche ainsi l’ouverture de canaux et la modification du potentiel de membrane entraînant l’excitation ou l’inhibition du neurone post synaptique. Les benzodiazépines, agissant ainsi, ont des propriétés pharmacologiques communes : elles sont anxiolytiques, hypnotiques, anti-convulsivantes, myorelaxantes et enfin elles peuvent avoir un effet amnésiant.
Les différences de rapidité et la durée de l’action expliquent leurs indications préférentielles. L’usage de ces anxiolytiques ne doit cependant être envisagé qu’exceptionnellement, puisqu’ils ne soignent pas l’origine de la phobie. En outre, leur consommation régulière comporte des risques de dépendance et leur effet diminue avec le temps.
Les médicaments antidépresseurs
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Les antidépresseurs sont généralement prescrits pour les trois pathologies traitées dans ce dossier.
Quatre antidépresseurs (paroxétine, escitalopram, sertraline, venlafaxine et leurs génériques) sont indiqués dans le traitement de la phobie sociale, lorsqu’elle interfère fortement avec la vie sociale ou professionnelle de l’individu, et sont d'efficacité équivalente. Le traitement est habituellement prescrit en association avec une thérapie cognitive et comportementale.
Dans notre cerveau, les informations circulent sous la forme de messages électriques, ils sont appelés influx nerveux. Les synapses sont les zones situées entre deux neurones (cellules nerveuses) et assurant la transmission des informations de l'une à l'autre sous forme de messages chimiques. Ces substances chimiques sont des neurotransmetteurs libérés par les neurones émetteurs, se liant à des molécules spécifiques sur les neurones récepteurs. Le rôle des antidépresseurs est de rééquilibrer le fonctionnement de certains circuits de neurones impliqués dans les symptômes de la dépression et du stress.
Chez les personnes dépressives, un déséquilibre de certains neurotransmetteurs a été constaté. C’est la raison pour laquelle les chercheurs ont mis au point des médicaments permettant de moduler les concentrations de ces neurotransmetteurs.
Parmi les mécanismes d’action des antidépresseurs, les plus fréquemment retrouvés sont l’inhibition de la recapture des monoamines, de la noradrénaline, de la sérotonine ou de la dopamine. Pour la plupart d’entre eux, on observe une diminution de la dégradation de ces amines, un blocage du rétrocontrôle inhibiteur, une action au niveau du second messager qui est probablement l’action commune de beaucoup d’antidépresseurs, ainsi qu’une action post synaptique. D’autres médicaments commercialisés utilisent d’autres mécanismes d’action.
Ces médicaments peuvent être des inhibiteurs de la recapture de la sérotonine mais peuvent agir également sur différents sous types de récepteurs (antagoniste 5-HT2C) ou bien encore des antagonistes des récepteurs alpha 2. La mirtazaphine est un exemple de ces antidépresseurs.
Cependant si ces mécanismes d’action modifient la libération des neuromédiateurs, ils ne peuvent pas expliquer complètement l’effet pharmacodynamique des antidépresseurs cliniques.
Après seulement quelques semaines de traitement, les antidépresseurs aident, la plupart du temps, à retrouver le sommeil, l’appétit, un regain d’énergie, des plaisirs et des pensées positives. Contrairement aux idées reçues, ils ne créent aucune dépendance.
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Les Trouble Obsessionnels Compulsifs :
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Le premier antidépresseur à avoir eu un effet sur les troubles obsessionnels compulsifs est le Clomipramine. Ce médicament appartient à la famille des antidépresseurs imipraminiques. Il possède des effets atropiniques et des propriétés antalgiques, c’est-à-dire qu’il atténue ou supprime la douleur, indépendante de son effet antidépresseur. En effet, il permet d’améliorer le fonctionnement neurobiologique du cerveau ; cela contribue à diminuer progressivement les symptômes liés à la maladie et aider à renforcer les relations et les activités. Cependant, les médicaments ne sont pas suffisants pour soigner cette pathologie, c’est pourquoi ils sont peu utilisés pour soigner les troubles obsessionnels compulsifs, il est plus conseillé de faire des thérapies et des activités.
Le stress post-traumatique :
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Depuis peu, un psychiatre canadien prône un traitement de l’état de stress post-traumatique, associant le médicament propranolol à la psychothérapie. Ce bêtabloquant « bloquerait certaines protéines du cerveau qui aident un souvenir émotionnel à se matérialiser ». Il a décrit le déroulement de cette thérapie lors d’une interview à l’OBS. Ainsi, il suffirait pour le patient d’écrire, lors de la première séance, le récit de son traumatisme, il doit ensuite le lire devant un psychiatre ou un psychothérapeute. Tout ceci une heure après avoir pris un comprimé de propranolol. Ce processus se répète 6 fois sur 6 semaines avec une séance qui dure au maximum 20 à 25 minutes.
Le propranolol est un médicament ayant été mis au point dans les années 1970, il fait partie de la classe des bétabloquants. Il est utilisé notamment dans le traitement de l’hypertension artérielle et de la migraine. Son rôle est d’inhiber l’action du système nerveux parasympathique, responsable de la réponse au stress, en bloquant les récepteurs d’adrénaline et de noradrénaline dans les amygdales cérébrales. Il atténue donc les symptômes du stress, les états anxieux et la panique.
Selon les chercheurs, « les souvenirs ne sont pas gravés dans le marbre ».
En effet, la mémoire doit les remettre à jour de façon régulière à l’occasion de leur réactivation. Au moment de cette réactivation, le souvenir est maniable, on peut alors le « reconsolider ». Ainsi lors de la thérapie, la lecture du récit traumatique par le patient ravive ce souvenir ; le propranolol atténue la force émotionnelle de ce souvenir. Peu à peu, le souvenir devient donc affaibli et atténué.
Cependant, ce traitement est toujours en expérimentation dans onze centres et ont, pour le moment, donné leur accord pour prendre part à l’essai baptisé « PARIS MEM
